On peut s'étonner qu'un garçon aux moyens physiques aussi exceptionnels que ce premier Maillot Blanc n'ait pas réussi à se frayer un chemin parmi les Professionnels. Car en dehors de quelques mordus, archivistes passionnés qui décortiquent tous les classements, tiennent à jour fiches et palmarès personnalisés, en dehors de ces historiens du vélo, qui a retenu le nom de Gerrit Mak? N'ayant pas attiré l'attention de Peter Post, le Pape tout-puissant du cyclisme batave, Mak, né le 24 novembre 1953 à Schiedam, fit une brève et discrète carrière sous le maillot de formations modestes. Comme pour remercier ses supporters lorrains, il glanera son unique bouquet chez les rémunérés à Nancy-Vandoeuvre, en 1980, dans un critérium que Jean-Marie Juraszek avait mis sur pied dans le cadre de son tour Européen Lorraine-Alsace. Il renonça dès la mi-saison 82, à l'âge de 28 ans seulement.
Quelque temps plus tard, une dépêche laconique révélait que "l'ancien coureur, Gerrit Mak, avait trouvé la mort dans un accident de la route, le 21 décembre 1984", comme... Hugo Koblet, son modèle, vingt ans auparavant! Les comparaisons s'arrêteront là, car loin de l'aura qui entoura l'idole du cyclisme helvétique, Mak emporta dans la tombe une triste réputation de "pharmacien" des pelotons. JPM |