vélo Moselle rubrique littéraire de Jean Pierre Marcuola
Mis à jour le 21-Déc-2011 9:57
 
 
 
 
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RUBRIQUE LITTERAIRE

Jean Pierre Marcuola passe en revue des nombreux ouvrages cyclistes et nous en expose leurs contenus de sa plume.
Vous trouverez, également au bas des descriptifs, les références de ces ouvrages. Bonne lecture !

 

 
 
 
JEAN MALLÉJAC, LES GRANDES HEURES DE L’ÉQUIPE DE L’OUEST

264 pages 14x22,5 + 16 pages d’illustrations noir et blanc, couverture souple. ISBN : 978-2-911434-64-8. Prix Librairie : 19,50 €.
Ces deux ouvrages de Jean-Paul OLLIVIER aux Editions PALANTINES, 47, hent Penc’hoad Bras, 29700 PLOMELIN. Tél : 02 98 52 91 97. Fax : 02 98 64 90 35. Web : www.editionspalantines.com/


ROGER RIVIÈRE : LE VÉLO, C’ÉTAIT SA VIE

par André PIAT, 128 pages 16x22, papier glacé, couverture souple, 104 photos, chez l’auteur, 128, Cours Fauriel, 42100 SAINT-ETIENNE. Tél : 04 77 41 79 56 ou 06 14 23 65 56. Web : http://andrepiat.free.fr/ E-mail : andrepiat@free.fr/ Prix : 16 € (+2 € de port).


QU’IL REPOSE EN PAIX !

« Le Cyclisme n’a duré qu’un siècle » s’émeut Philippe Bordas, amoureux des Belles Lettres et… de l’Epopée. « Ce qui s’appelle encore cyclisme et se donne en spectacle n’est que farce, artefact à la mesure d’un monde faussé par la pollution, la génétique et le bio-pouvoir. » On l’aura compris : pour cet ancien chroniqueur du journal L’Equipe, le Mythe se meurt ! Le Mythe est mort ! Sa fin coïncide avec la perte de substance de la langue, la disparition de la poésie. Aussi Philippe Bordas surfant sur la vague de sa propre nostalgie se livre-t-il à un exercice de style original : une oraison funèbre dédiée à l’héroïsme et à ceux qui s’en réclamèrent. Un testament amoureux qui englobe dans un même éloge les conquérants du bitume et les chantres qui servirent l’épopée de leur talent littéraire ! « L’exceptionnel du savoir-faire et le remarquable du savoir-dire ! » Car le cyclisme est né au revers de l’écrit et on verra dans le déclin de l’un la paupérisation de l’autre.

Le prétexte étant trouvé, Philippe Bordas cisèle dans : « Forcenés », aux Editions Fayard, une série de portraits de champions qui ont élevé leur sport au rang d’un art majeur. S’y exhibent, dans la magnificence de leur splendeur passée, Anquetil et Coppi, Merckx et Ocaña, Maertens et De Vlaeminck, mais aussi les Grimpeurs, les Descendeurs, les Flamands… exprimant leur « surhumanité » dans de folles chevauchées ou expiant leur essence divine dans le vertige douloureux de la tragédie sportive. Un peloton de rêve au sein duquel se sont immiscés les témoins chargés d’en colporter la Légende ou simplement d’entretenir la flamme : Jarry, Mallarmé, Céline, Londres, Chany, Blondin… Les maillons forts du mariage idyllique de l’écrit et du geste !

Avec « Forcenés », Bordas chante un monde dont la fin est proche, ayant cédé au désir de « passer le chiffon une dernière fois dans la Salle des Illustres. » Son homélie nous prend aux tripes. Le cyclisme peut-il mourir quand sa disparition même inspire d’aussi belles pages ?

FORCENÉS, par Philippe BORDAS, 312 p. 13x21,5, couverture souple, jaquette amovible, pas d’illustrations, aux Editions FAYARD, 75 PARIS. E-mail :  …@editions-fayard.fr
ISBN : 978-2-213-63548-4. Prix public : 19 €.

 
BRETAGNE, FILLE AÎNÉE…

« Bretagne, Fille aînée du Cyclisme ! » C’est par cette jolie formule qu’Achille Joinard, alors Président de l’UCI et… de la Fédération Française de Cyclisme, définissait les liens affectifs qui ont toujours uni la "Petite Reine" et ce coin de France, entre Armor et Argoat, où l’on devient pêcheur par atavisme et coureur cycliste par vocation. Signe d’une prédestination à laquelle elle ne pouvait échapper : c’est en Bretagne que l’épopée cycliste a commencé. La vélocipédie gagnait les villages les plus reculés, les clubs cyclistes fleurissaient un peu partout et pour sceller le mariage d’amour entre les premiers chevaliers de la divine bicyclette et leurs adorateurs, Pierre Giffard créa de toutes pièces Paris-Brest-Paris, défi insensé à l’endurance humaine. Le cyclisme sur route naquit ainsi de l’improbable victoire de l’Homme sur la déraison. Plus d’un siècle après, l’Aventure du Cyclisme Breton méritait qu’on lui consacrât un ouvrage de référence. Qui mieux que Jean-Paul Ollivier pouvait nous la raconter ?

Viscéralement attaché à ses racines, "Polo-la-Science" signe sans doute ici son meilleur livre. Il y expose les trésors patrimoniaux de "sa" chère Bretagne, trésors humains, géographiques ou événementiels. Le lecteur le suit avec délectation sur les sites devenus des hauts-lieux du cyclisme – Plumelec, Châteaulin, Plouay, Lanarvily… -- ou sur des courses disparues ou actuelles aux parfums enivrants – Tro Bro Léon, Tour de Bretagne, Circuit de l’Ouest, Ruban Granitier, Essor Breton… Là, dans une atmosphère chargée de religiosité, bien des talents ont éclos et de la liste sans fin qu’il en pourrait citer, l’auteur acquiert la certitude que la source n’est pas près de se tarir. Si les noms de Petit-Breton, Robic, Bobet et Hinault - 11 victoires à eux 4 ! - figurent en lettres d’Or au fronton du Tour de France, d’autres champions aux dons aveuglants, tenaces, durs au mal, ont émergé d’un peloton imposant, riches des vertus qu’exige la compétition cycliste. Ecumant les courses de pardon ou les critériums locaux, ces caïds jouissaient d’une classe comparable aux Géants mais la "gamberge" les gagnait lorsqu’il leur fallait affronter des horizons inconnus ! Aussi monnayaient-ils autour de leur clocher leur réputation dans des luttes sans merci livrées aux cracks internationaux. Ils disputaient alors leur Championnat du Monde et, souvent, bafouaient l’ordre établi devant un public totalement conquis. Jean-Paul Ollivier leur fait une large place dans un gotha de rêve, orgueil d’une province où le cyclisme puiserait des raisons d’espérer si, partout ailleurs, la disgrâce venait à l’abattre.

Emporté par son élan, « Polo-la Science » nous gratifie d’un bonus alléchant : la vie et les hauts faits d’armes de l’une de ces pépites d’Armorique, le Landernéen Jean Malléjac. Celui qui symbolisa « Les grandes heures de l’équipe de l’Ouest », revit sous la plume du journaliste les temps forts de sa carrière, de ses débuts officiels sur le circuit de Saint-Urbain le 27 avril 1947 à ses adieux sur le vélodrome de Melgven, le 31 août 1958. Entre ses deux dates, le gars Jean aura tracé son sillon de gloire, imposant à sa longue carcasse de chat efflanqué des luttes à l’issue improbable contre les titans de son époque. Il a ainsi titillé le grand Louison Bobet lors du Tour 53 qu’il termina remarquable 2e et le verdict flatteur de ce duel fratricide abusa les caciques. Il accéléra en effet l’inéluctable descente aux enfers qui succède traditionnellement à l’euphorique ascension vers les sommets. Deux ans après avoir conquis ses galons d’homme du Tour, il buta sur les pentes surchauffées du Ventoux et quitta l’épreuve au 11e jour de course. Sa défaillance, suspecte à beaucoup, effraya à ce point le Docteur Dumas que celui-ci entreprit une courageuse croisade contre certaines pratiques occultes qui mettaient en danger la vie même des athlètes du peloton. On en parla longtemps dans le… landerneau cycliste puis, Malléjac réfutant énergiquement les accusations de dopage que le drame du Mont Chauve avait fait naître autour de sa performance, on opposa aux funestes prophéties du médecin du Tour l’inertie coupable de ceux qui ne veulent ni voir, ni entendre. Le sport cycliste en paie désormais quotidiennement l’exorbitant tribut.


L’AVENTURE DU CYCLISME BRETON, préface de Bernard HINAULT, 224 pages 22x28, + de 250 photos, papier luxueux, couverture rigide sous jaquette amovible. ISBN : 978-2-911434-81-5. Prix Librairie : 55 €.


LE POINT DE NON RE… TOUR

Rongé par le doute et la suspicion nés d’un septennat trop parfait, puis souillé par la victoire d’un imposteur, le Tour, en quête d’une virginité nouvelle, s’était donné, l’été dernier, un théâtre grandiose et totalement inédit, le centre historique de Londres, afin qu’y soit lancée la course à la rédemption. Celle-ci participait d’une nécessité vitale : elle redorerait sa respectabilité en restaurant sa crédibilité ! C’est raté !
L’édition 2007 s’est pourtant offerte à un jeune coureur, Alberto Contador qu’on eût, en d’autres temps, encensé comme le messie. Sans doute paie-t-il là son émargement à l’équipe Discovery Channel dont le respect de l’éthique ne semble pas être une priorité sportive absolue. Si d’autres talents se sont affirmés, leur émergence fut insidieusement noyée dans le torrent des affaires qui empoisonnèrent une fois de plus – une fois de trop ? – l’épreuve-phare de Juillet. Heureusement, le Tour reste le Tour et qu’on le tourne de quelque côté que ce soit, il mérite d’être immortalisé par le traditionnel Livre officielYves Perret pour l’analyse, et Louis Doucet pour les récits de course et les commentaires, assument la difficile succession de Jacques Augendre, à l’irremplaçable expérience. Ainsi, la mémoire collective gardera-t-elle, pêle-mêle, les inestimables promesses d’un futur souriant -Linus Gerdemann,Juan Mauricio Soler - et le souvenir amer d’un présent noir charbon que des brebis galeuses du peloton - Vinokourov, Kashechkin, Sinkewitz, Moreni, Rasmussen… - ont alimenté de leur inconscience ! Que les gardiens du Temple redoublent de vigilance, désormais ! Pour que le Tour ne vive plus jamais ça !

LE LIVRE OFFICIEL DU TOUR DE FRANCE 2007 , par Yves PERRET et Louis DOUCET, textes additionnels de Patrick FILLION et Serge LAGET, 122 pages 23,5x30,5, nombreuses photos couleur, papier glacé, couverture rigide, aux Editions PROLONGATIONS – L’EQUIPE & CO, 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX 9. ISBN : 978-2-916400-18-1. Prix public : 19,9 0.


INCROYABLE MAIS PAS FORCÉMENT VRAI !

Sylvie Lauduique-Hamez avait publié en 2001 : LesIncroyables du Cyclisme, un petit fascicule sans prétention de 128 pages, qui se voulait une invitation à pénétrer le monde fabuleux du cyclisme par le biais d’anecdotes tendres, drôles ou croustillantes, de records chiffrés, de surnoms et sobriquets… Une sorte de leçon d’histoire accélérée que traversent les noms de champions légendaires associés à des lieux mythiques, théâtres d’exploits mémorables !
Calmann-Lévy a choisi de rééditer cet opuscule en l’habillant d’atours plus luxueux. Ainsi mise à jour, forte cette fois de 192 pages agrémentées de quelques illustrations, la nouvelle mouture nous livre plus de 500 histoires courtes à destination, c’est l’évidence, d’un lectorat juvénile, encore vierge d’une authentique culture cycliste. Car ce florilège de faits remarquables, aux frontières du sensationnel et de l’extravagance, stupéfie moins par son originalité que par l’amoncèlement d’erreurs, approximations ou omissions grossières. Constat navrant : on peut aujourd’hui écrire un livre sur le cyclisme en ignorant que Bernard Thévenet est Bourguignon et non Limougeaud (p.89), en s’extasiant sur les prestigieux doublés Giro-Tour sans citer les noms d’Indurain, Hinault ou Pantani (p.62), en donnant foi aux mensurations exagérées de François Faber (p.24), en affirmant que le Tour évita les cols pyrénéens de 1928 à 1931 (p.35), en pénalisant le leader de l’équipe nationale belge du Tour 37 de 15 minutes au lieu de 15 secondes (p.41), ou en faisant gagner ses premières Nations à JacquesAnquetil à l’âge de 17 ans (p.94) !… Incroyable, mais vrai !
Fort heureusement, Calmann-Lévy a d’autres cordes à son arc. A défaut de décocher une flèche vers une cible imaginaire, Paolo Bettini s’est figé en tireur d’élite sur la couverture de L’Année du Cyclisme 2007, 34 e album d’une série toujours très prisée. Dans cette posture du justicier armant son fusil, le désormais double Champion du Monde semble décidé à libérer un peloton d’otages malmenés par des intégristes de la lutte antidopage aux desseins équivoques. Pour Gilles Comte, signataire de l’album, il importe cependant d’encaisser encore et encore et d’accepter les mutilations douloureuses laissées par certaines déflagrations. C’est le prix à payer pour rêver d’un cyclisme égalitaire où les victoires de Thomas Voeckler au GP Ouest-France oude Sandy Casar sur la GrandeBoucle ne participeraient plus d’une rébellion à la dictature d’une triche impunie mais plus sûrement d’un enthousiasme retrouvé à brûler sa passion !

 LES INCROYABLES DU CYCLISME, réédition du livre (Agenda du Sport – 2002) de Sylvie LAUDUIQUE-HAMEZ, 192 pages 11,5x20, quelques illustrations, couverture cartonnée sous jaquette amovible. ISBN : 978-2-7021-3861-8. Prix public : 14,9 0 €.

L’ANNÉE DU CYCLISME 2007 , 34 e album de la collection, par Gilles COMTE, 190 pages 22,5x27,5, nombreuses photos de l’agence Presse-Sports, papier glacé, couverture cartonnée. ISBN : 978-2-7021-3820-5. Prix public : 30,15 € (France métropolitaine).

Ces deux ouvrages chez CALMANN-LÉVY, 31, rue de Fleurus, 75006 PARIS . Tél : 01 49 54 36 00 . Fax : 01 45 44 86 32 . E-mail : cpestana @calm ann-levy.fr


VU DE L’INTÉRIEUR
Notre correspondant en Espagne, Juan Ramõn Cendrero Iraola, nous informe de la naissance d’un nouveau magazine : PDL Pro Pedalier dont la singularité est de confier aux Professionnels en exercice le soin d’écrire eux-mêmes leurs états d’âme et témoigner ainsi des beautés et difficultés de leur métier. Ainsi les noms de Chaurreau, Quinziato, Gárate, Egoi Martínez, Igor Anton, Piepoli ou Carlos Sastre constituent-ils une partie de l’équipe rédactionnelle du n°2 dont Patxi Vila signe l’éditorial d’après-Tour 2007. Le n° 3 est annoncé pour mars 2008.

PDL PRO PEDALIER , magazine mensuel en espagnol de 110 pages environ, richement illustré, sur papier glacé, couverture souple, édité par Grupo SR, Rebellin Kalea, 2 bajo, 20280 HONDARRIBIA GIPUZKOA (Esp) . Tél : +34 943 64 62 64 . Fax : +34 943 64 32 32 . Prix au n° : 4,10 € .


TROIS EXISTENCES, UNE VIE
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Vivre trois existences dans le cours d’une seule vie, tel aura été le destin pleinement accepté de Jean-Marie Leblanc, sur le berceau duquel les bonnes fées du vélo, à l’évidence, s’étaient penchées. A l’heure de passer la main, le petit cycliste de l’Avesnois devenu patron du Tour de France s’est imposé un ultime devoir dont tous les passionnés lui sauront gré : écrire à l’adresse du plus grand nombre un livre-bilan qui témoigne à la fois de l’âpre beauté de la compétition cycliste et de la tâche écrasante qui incombe à qui veut la servir. Dans « Le Tour de ma vie ; Les vérités de l’ex-patron du Tour de France », Jean-Marie Leblanc évoque, au gré de ses souvenirs, son enfance à Fontaine-au-Bois dans les pas d’un père qui lui inculqua les vraies valeurs du travail, ses amitiés d’adolescent qui guidèrent ses premiers coups de pédales, les rencontres qui hâtèrent la concrétisation de sa vocation journalistique, son intronisation par Jean-Pierre Courcol à la direction sportive du Tour et son adoubement par le vénérable Jacques Goddet, ses quelque deux décennies enfin, passées au gouvernail d’un navire d’apparence insubmersible mais qui, essuyant tempêtes et coups de tabac, se révéla plus fragile qu’un esquif !
Beaucoup l’attendaient sur le chapitre du dopage, cette course à l’armement pharmaceutique qui se moque effrontément de l’éthique sportive. Le Patron ne se dérobe pas ! Il nourrit ses thèses de son expérience de coureur, sa réflexion de journaliste, ses devoirs d’organisateur. Remonté comme un coucou contre certaines pontes de l’UCI qui, dans l’instauration du Circuit Pro-Tour, confondirent vitesse etprécipitation en oubliant les vertus du dialogue et de la concertation, il ne désespère pas que la raison l’emporte sur l’intérêt mercantile et offre au sport cycliste de sortir de l’impasse où il s’enlise par la faute d’un conflit stérile qui sape ses dernières forces vives. Faut-il l’écrire ? Un halo de doutes enveloppe son propos lorsque refont surface les affaires détestables de l’été 2007. N’a-t-il pas confié à Christian Prudhomme un chantier très complexe, celui de la lutte antidopage qu’íl aurait tant voulu mener à son terme ? A son successeur, il incombe désormais de préserver la Kermesse de Juillet du chaos désolant qui la guette, en éloignant définitivement ses officiants des médecins-sorciers qui pourrissent nos illusions !
Pour Jean-Marie Leblanc, une quatrième existence commence, que la Planète Vélo lui souhaite longue et paisible. Le Tour de France est entre de bonnes mains !

LE TOUR DE MA VIE ; LES VÉRITÉS DE L’EX-PATRON DU TOUR DE FRANCE , par Jean-Marie LEBLANC ,
chez SOLAR, 360p. – 18,90 €.


PARIS-BREST
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On doit à Pierre Giffard, ennemi juré d’Henri Desgrange, l’organisation du premier Paris-Brest-Paris cycliste, un défi insensé qui souleva, en 1891, l’indignation de l’élite bien-pensante, hostile à la toute jeune vélocipédie. Parce que rien ne semblait pouvoir en contrarier le phénoménal essor, celle-ci s’autorisait toutes les audaces. Cependant, certaines frontières ne sauraient être franchies sans dommages et il fut vite décidé que cette folie-là adopterait un rythme décennal. De cette course unique, clé de voûte d’un mythe en gestation, celui des Forçats de la Route, Jacques Seray est tombé amoureux et, guidé par sa passion, lui rend des dévotions religieuses. Avec ″ Paris-Brest-Paris - 1891-2007 ″, il signe un authentique chef-d ’œuvre, l’un de ces bijoux de livres qui se dévorent à cœur tant ils magnifient la Légende et justifient nos élans enfiévrés ! Il est vrai que l’auteur, historien confirmé, précis, méticuleux, possède une parfaite maîtrise de son sujet. Traquant la moindre anecdote ou le plus petit incident de course, analysant les stratégies des états-majors, jaugeant avec le recul de l’Histoire les forces en présence, il raconte dans un luxe de détails le déroulement de toutes les éditions, celles-ci servies par une documentation photographique d’une richesse inouïe !
L’aventure semblait devoir s’arrêter en 1956 lorsque, faute de combattants, les organisateurs songèrent à mettre fin à sa lente agonie. Randonneurs et Audax suppléèrent alors les Professionnels et Jacques Seray rend à ces conservateurs du patrimoine cycliste l’hommage qui leur est dû. En vérité, il est des leurs ! Son récit en témoigne, qui restitue fidèlement l’atmosphère si particulière qui préside à l’envol des « merveilleux fous pédalant sur leur drôle de machine » puis les accompagne sur l’interminable ruban de route qu’ils ont pour mission d’effacer.

PARIS-BREST-PARIS – 1891-2007 , de Jacques SERAY , chez l’auteur, 8, Allée de Normandie, 78140 VELIZY . Tél. et Fax : 01 34 65 00 39 - 144 p. - 30 € ( + 4 € de frais de port).


"LULU", LE REBELLE
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Unique vainqueur azuréen du Tour de France, Lucien Aimar aura traversé son époque sans susciter autour de sa personne l’adhésion populaire à laquelle le destinait son talent. Ainsi s’est-il bâti un palmarès en marge des canons du sport cycliste, quand la ruse supplée la force et sème le germe des jugements hâtifs. On peut alors comprendre que le Hyérois, toujours étiqueté comme l’un des Maillots Jaunes les plus pâles de l’Histoire, ait cru bon se construire une tour d’ivoire au sein de laquelle l’ex-coureur devenu organisateur protège les valeurs auxquelles il a toujours cru.
De ce marginal au franc-parler, au caractère bien trempé, Roger Driès, chantre du sport méditerranéen (cyclisme, rugby…) s’est juré de cerner la véritable personnalité, celle-ci malmenée par la Légende. Pari osé ! Car si son livre : Lucien Aimar, le Génie de la descente, une biographie remarquablement documentée, éclaire d’un jour nouveau les zones d’ombre dont aura finalement souffert une réputation établie sur du vent, l’intéressé lui-même, fidèle à son personnage, ne cautionne pas toutes les versions données par Driès et le fait savoir.
Il est cependant deux domaines où le Hyérois aura fait l’unanimité : ses qualités de virtuose de la descente soulignées en confidences par son ami et idole Jacques Anquetil, et sa science consommée de la course, ainsi que le résume dans une chaleureuse préface un Raphaël Geminiani admiratif. Cela suffira à la gloire de ″Lulu, le Rebelle″ dont la carrière continuera longtemps d’alimenter la chronique ! Mais les vérités Aimar restent sans doute à écrire !

LUCIEN AIMAR, LE GÉNIE DE LA DESCENTE , par Roger DRIÈS, aux Editions LA BELHOMMIÈRE, 367, Corniche d’Agrimont, 06700 SAINT-LAURENT-DU-VAR.216 p. - 20 (+ 4,90 € de port ).


EXTERIEUR NUIT
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Comme toutes les disciplines disputées à ciel ouvert, le sport cycliste doit composer avec la météo, mais à la différence de beaucoup, il passe outre les caprices du ciel et l’on ne compte que de rares cas extrêmes où la sagesse lui commanda de capituler. Neige, grêlons, bourrasques, pluies diluviennes, orages d’apocalypse, frimas ou canicule : rien n’arrête un peloton, si ce n’est le danger de chutes auxquelles s’exposent alors ses irréductibles acteurs ! Extérieur nuit !
La Légende a su détourner à son profit les colères du ciel. Elle leur doit même ses plus belles pages d’histoire – Ah ! Ces ″Neige-Bastogne-Neige″ ! - et l’on doit s’étonner qu’aucune étude, à ce jour, n’ait été menée pour seulement les recenser. Jean-Pierre Bourgier et Gérard Staron , éminents professeurs au lycée Fauriel de Saint-Etienne , viennent de combler cette lacune en paraphant : ″ Conditions climatiques et compétitions cyclistes ″ , aux éditions de L’Harmattan. On pourrait redouter l’aridité d’un tel sujet aux frontières cognitives de la science et de la géographie, mais Jean-Marie Leblanc qui signe la préface témoigne par un enthousiasme rassurant que ce livre était à écrire. C’est fait et bien fait !

CONDITIONS CLIMATIQUES ET COMPÉTITIONS CYCLISTES , Atmosphères de courses, par Jean-Paul BOURGIER et Gérard STARON, préface de Jean-Marie LEBLANC, aux Editions de L’HARMATTAN, 320 p - 28 .


CONTRE-ENQUETE A RIMINI
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Au-delà de l’émotion très légitime qu’elle aura suscitée parmi les tifosi vibrant encore de ses fulgurantes accélérations en montagne, la mort misérable de Marco Pantani aura eu, à tout le moins, le mérite de rappeler la douloureuse fragilité de l’athlète de haut niveau, objet de culte exposé à l’adoration des foules, étourdi par leurs clameurs et grisé par leurs démonstrations d’hystérie. Le 14 février 2004, Marco s’en est allé, happé par son statut de star, broyé par sa propre gloire. Un drame bouleversant auquel les circonstances troubles du décès et les hypothèses les plus folles qu’elles autorisent ajoutent un indicible sentiment de colère ! C’en était trop pour Philippe Brunel dont l’amitié naissante avec le Pirate avait décuplé l’émoi : rendu sur les lieux de sa mort pour tenter de comprendre, éclaircir les zones d’ombre qui subsistent dans une enquête hâtivement bouclée, restituer par là-même une parcelle de dignité à un champion qui électrisait les foules sur les sommets montagneux mais sombra dans les abysses de la déchéance où l’avait jeté son exclusion du Giro, le talentueux journaliste a mené une contre-enquête consignée dans « Vie et Mort de Pantani » chez Grasset. Plaçant ses pas dans les siens, il reconstitue les ultimes instants de l’Idole, rencontre les derniers témoins qui l’ont vu vivant et débusque des détails négligés qui épaississent encore un peu plus l’énigme de l’hôtel Le Rose, théâtre d’une macabre tragédie humaine. En élucider le funèbre mystère participerait d’un simple élan de gratitude. Au moins, s’émeut Brunel, rendrait-on sa mort à Marco Pantani, puisqu’aussi bien lui fut volée la vie !

VIE ET MORT DE MARCO PANTANI , par Philippe BRUNEL, chez Grasset. 270 p. – 17,90 .


LE BOULANGER DE BERG
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En cyclisme, le lieutenant est un brillant second. Il a toute la confiance de ses directeurs sportifs et de son leader charismatique qu’il est prêt à suppléer si le besoin s’en fait sentir. Son talent est immense, qui lui vaut la considération unanime de ses pairs. Mais, pour la postérité, le lieutenant aura surtout cultivé l’image d’un guerrier se transcendant plus facilement pour son chef de file que pour sa propre chapelle ! Ainsi Geminiani rassurant Bobet, Stablinski ou Darrigade rameutant Anquetil, Joseph Bruyère ouvrant la route au grand Merckx ont-ils donné ses lettres de noblesse à la fonction de leader en second ! Claude Degauquier, responsable de la revue ″Coups de Pédales″, leur consacre une nouvelle collection : ″Cadors et lieutenants du vélo″. Inaugurant la série, Raymond Impanis expose son palmarès, lequel atteste d’une valeur foncière qu’avaient reconnue implicitement Van Steenbergen, LouisonBobet ou Rik Van Looy. Eux savaient ce que leur carrière devait au ″Boulanger de Berg″, cet authentique champion capable de se muer en domestique !

RAYMOND IMPANIS, LE BOULANGER DE BERG , n°1 de la série : CADORS ET LIEUTENANTS DU VÉLO, par ClaudeDEGAUQUIER, édité par COUPS DE PÉDALES. 80 p. - 16 €.


LE TOUR 2007
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Faut-il rayer de nos mémoires ce Tour 2007 pourri par les affaires ? Non, estiment Yves Perret et Louis Doucet, qui ont accepté de signer le Livre officiel du94 e Tour de France. L’oubli volontaire n’a jamais été source de progrès et plutôt que de jouer les aveugles sourds et muets, les auteurs ont opté pour une exposition en place publique, de sorte que les historiens qui se pencheront sur ce millésime se souviendront d’une édition certes chahutée, souillée de l’imposture de quelques irresponsables pris la main dans le sac, mais au final, une édition expurgée, annonciatrice d’une ère nouvelle qui rompra avec son trouble passé. L’album, toujours aussi luxueux, revient donc sur les temps forts d’un Tour en quête de rédemption, où la jeune classe – Contador, Soler, Gelderman – incarne la volonté de tourner la page pour restituer au sport cycliste toute sa crédibilité. Puisse-t-elle garder longtemps le cap pour ne plus mettre à mal la patience et l’indécrottable foi des gardiens de l’exemplarité !

LE LIVRE OFFICIEL DU TOUR 2007 , par Yves PERRET et Louis DOUCET, éditions L’EQUIPE-PROLONGATIONS – 122 p. – 19,90 €.

FOURMIES DANS LES JAMBES
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En 2007, le Grand Prix de Fourmies célèbre la 75e édition de son histoire.. Naguère estampillé « Coupe de France », il espéra un temps, à l’instar de Plouay, le label Coupe du Monde, mais une question de quotas de courses françaises lui interdit cette reconnaissance ucéiste. Difficile en effet d’écarter les monuments de la Société du Tour de France que sont Paris-Roubaix ou Paris-Tours !
Cette restriction n’altère en rien la richesse de son histoire. Cette course qui traverse l’Avesnois et dont Jean-Louis Chappat - au nom prédestiné - nous conte les péripéties dans : Grand Prix de Fourmies, l’Eté indien du Cyclisme, figure l’un des moments chauds de l’arrière-saison, un bouquet qui compte à l’heure du bilan ! Jean-Louis Chappat ne s’y trompe pas, qui déroule le fil glorieux d’une classique de caractère, orgueil d’une région de Flandres-Artois où l’on sait ce que trimer veut dire. Dans ce coin laborieux de France qui érige le courage et la persévérance en règle de survie, le cyclisme avance en pays conquis. Il est un exutoire à la grisaille au quotidien, une fête saisonnière aux pics immuables :
Paris-Roubaix - la « Reine » - et les Quatre Jours de Dunkerque au printemps, Fourmies et Isbergues - sans oublier Orchies, il n’y a guère - à l’été déclinant. Le cyclisme en habit de gala ! Car, si la Bretagne a ses pardons, le Nord a ses ducasses. Un rien de dévotions religieuses ici, une authentique adoration païenne là-bas, mais la même communion d’un public ravi avec ses idoles !
Amoureux d’une course qui a bercé sa jeunesse, Jean-Louis Chappat rend à Fourmies les bonheurs de sa passion. Chaque édition est située sur l’échiquier des règlements évolutifs de l’UCI, puis analysée et résumée. Une riche illustration soutient parfaitement le récit commenté et notre plaisir serait total si ce devoir d’histoire n’avait opté pour des classements arrêtés aux cinq premiers, sans indication des écarts de temps. Or, une course de ce standing ne saurait négliger les faire-valoir qui caressèrent la victoire sans l’apprivoiser mais donnèrent un lustre supplémentaire à celles des champions reconnus. La gloire des vainqueurs se nourrit surtout de l’orgueilleuse résistance des vaincus : ces derniers avaient eux aussi Fourmies dans les jambes !
Ce livre aux qualités évidentes offre un indéniable intérêt historique. Il a souffert, c’est l’évidence, de la confidentialité de sa publication, celle-ci confinée à la zone de distribution de La Voix du Nord. Si l’épreuve chère à Jacques Thibaux appartient pleinement à la riante région de l’Avesnois, son rayonnement qui lui vaut un plébiscite sans frontières méritait à tout le moins une anthologie de diffusion nationale !
GRAND PRIX DE FOURMIES - L’ÉTÉ INDIEN DU CYCLISME, par Jean-Louis CHAPPAT, préface de Jean-Marie LEBLANC, 176 pages 21x29 illustrées de 130 photos, papier glacé, couverture souple, édité par LA VOIX DU NORD, 8, Place du Général de Gaulle, B.P. 549, 59023 LILLE CEDEX. Sortie 3e trimestre 2000.
Disponible chez l’auteur, 33, rue du Fief, 59610 FOURMIES, au prix de 23 € (19,80 € + 3,20 € de frais d’envoi).

L’ARTÉSIENNE
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Le Grand Prix d’Isbergues est, avec Fourmies, l’une de ces Belles du Nord qui égayent l’été finissant aussi sûrement que le Tour rythme le mois de juillet. Créé officiellement en 1947 et succédant à deux GP des Commerçants qui avaient soulevé l’enthousiasme, cet alerte sexagénaire, trésor du patrimoine culturel calaisien, s’enorgueillit d’une riche histoire que Christian Defrance, journaliste à L’Echo du Pas-de-Calais, s’est proposé de raconter. Un livre remarquable, « Grand Prix d’Isbergues, 1945-2005, la classique artésienne », célèbre de façon magnifique le jubilé d’une course qui joue à saute-mouton avec les vertes collines de l’Artois et ne saurait couronner, en raison de son parcours, un vainqueur de pacotille. Chaque édition y est décortiquée et le portraits des lauréats successifs sobrement brossés. L’auteur met en exergue échos, statistiques et récompenses annexes, et les classements, sans être complets, répondent à l’attente des plus exigeants. L’ensemble se trouve rehaussé par un luxe de photos puisées principalement dans les archives des quotidiens régionaux tels que La Voix du Nord, L’Echo de la Lys, Nord-Matin … Nous le réaffirmons haut et fort :
c’est ce type d’ouvrage qui concentre les faveurs des lecteurs de Coups de Pédales, et il nous appartient d’encourager de telles initiatives qui compileraient en plusieurs volumes les classements si recherchés des compétitions sur route en complément d’une histoire exhaustive de notre cher cyclisme.
GRAND PRIX D’ISBERGUES, 1945-2005, LA CLASSIQUE ARTÉSIENNE, par Christian DEFRANCE, 200 pages 21x29 illustrées, couverture glacée souple, réalisé par
LES ÉCHOS DU PAS-DE-CALAIS, 62194 LILLERS. ISBN : 2-9517328-8-0. Prix public: 27 €.

OBJETS INANIMÉS
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« Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?  » s’interrogeait Lamartine. Dans l’ignorance du Tour de France, le poète se posait en visionnaire. Oui, les objets ont une âme, surtout lorsqu’ils se réclament d’une émotion forte dérobée à la Légende des Cycles. Ainsi, tous les musées vélocipédiques du monde ont-ils pour mission de pérenniser le passé : ils s’en acquittent en rassemblant en leurs murs les collections les plus diverses, chacune témoignant des exploits ou des drames inoubliables que perpétue le Tour.
C’est un peu comme tel qu’il faut considérer le fabuleux ouvrage des éditions Gründ. Avec sa trentaine de fac-similés glissés parmi les pages qu’ont signées SergeLaget et Luke Edwardes-Evans – programmes, règlements, contrats d’engagement, cartes publicitaires, affiches, lettres manuscrites, objets dérivés estampillés "Tour de France" - l’album "Les Trésors Officiels" préfacé par Bernard Hinault, se présente comme un musée miniature où s’exposent des reliques symbolisant l’Histoire de laGrande Boucle. Une histoire éternellement réécrite, magistralement servie ici par les textes de Serge Laget et les splendides photos de Presse-Sports. Un vrai bonheur !

LES TRÉSORS OFFICIELS - LE TOUR DE FRANCE , collection : HISTOIRE SUR LE VIF, par Serge LAGET et Luke EDWARDES-EVANS, traduit de l’anglais, préface de Bernard HINAULT, album de 64 pages 26x29,5 + 30 fac-similés dans un coffret de luxe, près de 250 illustrations, édité par GRÜND, 60, Rue Mazarine, 75006 PARIS. Tél : 01 53 10 36 00. Fax : 01 43 29 49 86. E-mail : grund@grund.fr/ ISBN : 978-2-7000-1636-9. Prix public (en France) : 39,99 .


A LA UNE
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Le Tour de France se raconte aussi à partir des gros titres qui barrent la "une" de la presse écrite, laquelle, rappelons-le, savait créer l’événement afin de "doper" ses propres ventes. Les éditions de L’Equipe témoignent des repères historiques de la Légende et publient un coffret luxueux, "Le Tour de France à la Une", premier volet d’une trilogie qui fait déjà saliver. Dans ce coffret, les fac-similés d’une vingtaine de "unes" du quotidien L’Auto et de son héritier L’Equipe nous replongent dans la décennie héroïque de Garin et Lapize, puis remontent le Temps que les luttes fratricides de Coppi-Bartali, les envolées irréelles de Koblet ou de CharlyGaul, la prise de pouvoir de Bobet ou le duel épique Anquetil-Poulidor semblaient avoir arrêté. Un album d’accompagnement commente en une trentainede pages signées PatrickFillion l’évolution rapide de la course voulue par Desgrange, ce bâtisseur de génie qui confia à la postérité un enfant chétif dont on envie aujourd’hui la robuste constitution.

LE TOUR DE FRANCE Ā LA UNE , Tome 1 : DE GARINĀ ANQUETIL, coffret de 20 fac-similés 21x29,7 rigides + un livret d’accompagnement de 32 pages illustrées, même format, couverture cartonnée, édité par SNC-L’EQUIPE, 4, Rue Rouget-de-Lisle, 92793 ISSY-LES-MOULINEAUX, diffusé et distribué par HACHETTE LIVRE. ISBN : 978-2-915-53553-2. Prix public (en France) : 25 .


LE TOUR ET SES AMBASSADEURS
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Il est le dernier dinosaure de la presse écrite et ses 55 Tours de France humblementaffichés font de Jacques Augendre un gardien du patrimoine dont les avis et jugements font autorité. Ce demi-siècle de compagnonnage vélocipédiste l’a incité à présenter dans "LeTour de France des Champions cyclistes" (Editions de l’Archipel) une sélection des 20 coureurs qui, à ses yeux, ont écrit les plus belles pages de l’Epopée. Les portraits de ces 20As de cœur nous restituent des champions d’exception et des hommes sincèrement attachés à leur province dont ils incarnent les vertus. Avec Poulidor, Geminiani, Anquetil,Robic, Bobet ou Hinault, le Limousin, l’Auvergne, la Normandie ou la Bretagne ont-ils enfanté ambassadeurs plus prestigieux ?
Parce que la Grande Boucle joue à saute-mouton avec les frontières, Jacques Augendre gomme lui aussi les barrières des nations pour annexer Gaul, Bartali,Coppi,Koblet et Eddy Merckx à son gotha de rêve ! Où brillent cependant par leurs absences Indurain, LeMond ou Lance Armstrong !...

LE TOUR DE FRANCE DES CHAMPIONS CYCLISTES , par Jacques AUGENDRE, 264 pages 14x22,5, illustrations de PIC, éditions de l’ARCHIPEL, 34, rue des Bourdonnais, 75001 PARIS.– ISBN : 978-2-84187-947-2. Prix public : 17,95 .


SOUS LE JOUG NAZI
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Les générations qui furent épargnées par la Guerre avaient le droit de l’ignorer : aux heures sombres de l’Occupation allemande, le cyclisme connut une activité insoupçonnée, puisant sans doute dans la tragédie de son vécu les forces nécessaires à son épanouissement. Les réunions sur piste se jouaient à guichet fermé et si le calendrier routier avait subi de profondes modifications, renonçant à certains des monuments qui faisaient son orgueil, il s’était engorgé de ces erzats de courses en ligne ou en circuit dont les mémoires n’ont pas toujours gardé le souvenir.
Jean Bobet joue pour nous les professeurs émérites et publie un ouvrage édifiant : ″Le vélo à l’heure allemande″ qui balaie la vision convenue d’un cyclisme en état de léthargie, de courses clandestines et sans saveur, de stars ayant choisi de fuir leur pays humilié. Il décrit au contraire le quotidien de la Petite Reine, cet irremplaçable moyen de transport et de locomotion, compagne idéale des jours gris, noirs ou roses ! Les compétitions étaient des exutoires, une échappatoire à la sinistrose. Faites de bric et de broc, elles se condamnaient cependant à l’amnésie collective et ce sort peu enviable chagrinait Jean Bobet qui leur délivre par ce recueil un passeport pour l’Histoire. Il y stigmatise en passant les avatars de la presse écrite, "collabo" ou non, les problèmes inextricables posés par la Ligne de Démarcation, et ces actes de résistance active que des cyclistes, champions ou anonymes, multiplièrent face à l’Occupant. Hommage est ainsi rendu aux vertus héritées de la pratique de leur sport : esprit de combat, solidarité, héroïsme… Certains, comme le malheureux Alfred Richter, payèrent de leur vie leur refus de la barbarie.

LE VÉLO Ā L’HEURE ALLEMANDE , par Jean BOBET,224 pages 14x20,5, pas d’illustrations, édité par LA TABLE RONDE, 14, rue Séguier, 75006 PARIS. ISBN : 978-2-7103-2983-1.E-mail : n.straub@editionslatableronde.fr/ Prix public : 19 .


RÉPÉTITION(S) GÉNÉRALE(S)
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Certaines courses sur route traversent l’Histoire comme un long fleuve tranquille. A dire vrai, elles tutoient l’excellence : dates judicieuses, durée idéale, parcours somptueux ! Ainsi du Critérium du Dauphiné Libéré ! Son passé a la force de l’airain. Il est le garant d’un présent souriant et de son corollaire, un avenir radieux. On objectera que la douce quiétude du Critérium fut bel et bien troublée par une étonnante parenthèse, mais en fait, son absence deux ans de suite au calendrier international (1967-1968) prouva par l’absurde que l’on ne touche pas impunément à un monument de ferveur populaire !
Héritier d’une charge familiale et sorte de gardien du Temple, ThierryCazeneuve a vu grandir la course imaginée par Georges, son oncle. Il en explore toutes les facettes dans un album fabuleux, "LaGrande Histoire du Critérium du Dauphiné Libéré", célébrant ainsi ses 60ans d’existence. Thierry Cazeneuve y analyse, décennie après décennie, les péripéties d’une épreuve qui a offert à la Légende tant de chapitres glorieux. Les photos superbes et souvent inédites sont là pour nous le rappeler. Né en 1947 pour promouvoir un titre de presse, le Critérium du Dauphiné Libéré s’est inscrit immédiatement dans le droit fil du Tour de France renaissant, les candidats au Maillot Jaune ayant vite compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer d’une telle répétition générale ! Il en est devenu un passage quasi obligé et, si l’on excepte le cas bizarre de Joop Zoetemelk qui n’a jamais brillé sur l’épreuve, toutes les stars de Juillet sont venues en Dauphiné quérir des certitudes. Même Armstrong, c’est vous dire !
La course livre toute sa substance à l’heure d’afficher les classements et palmarès : les 5 premiers aux étapes, les 10 au final ! Toujours très utile, un lexique recense les villes-étapes et les noms de tous les élus, lesquels constituent un peloton prestigieux qui ferait rêver n’importe quel organisateur de course cycliste !
En Espagne, le Tour de Catalogne jouit d’un prestige comparable : c’est la course-reine, après l’incontournable Vuelta, et sa riche histoire initiée en 1911 n’attendait que la volonté délibérée de l’un des chantres du cyclisme ibérique, Juan Dorronsoro, pour afficher de manière exhaustive, sur plus de 400 pages, ses inscrits, ses partants, ses vainqueurs d’étapes, ses classements complets… Un travail d’orfèvre que "Coups de Pédales" pourrait prolonger par une adaptation française !

 LA GRANDE HISTOIRE DU CRITÉRIUM DU DAUPHINÉ LIBÉRÉ, 1947/2007 , par Thierry CAZENEUVE, 196 pages 24x28,5, plus de 300 photos noir et blanc et quadrichromie, papier glacé, couverture renforcée sous jaquette amovible, aux EditionsLEDAUPHINÉ LIBÉRÉ, Les Iles Cordées, 38913 VEUREY Cedex. Tél : 04 76 88 71 59. E-mail :editions.dl@ledauphine.com / ISBN : 978-2916272-14-6. Prix public : 29,90 .

LA HISTORIA DE LA VOLTA A CATALUNYA , par Juan DORRONSORO, 416 pages illustrées 21x29,5, couverture souple glacée, chez URIZAR EDIZIOAK, Apartado 13 postakutxatila, 48620 PLENTZIA-BIZKAIA (Esp). Fax : […] 94 473 53 35. Site Internet : www. urtekaria.com / E-mail : info@urtekaria.com / ISBN : 978-84-611-4511-9. Prix : 24,95 .


ET AU-DESSUS DE TOUS, COPPI…
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De l’avis unanime des sportifs français et étrangers, la décennie 1945-1954 fut la plus riche de l’histoire du vélo, offrant au public massé sur les grandes épreuves routières et sur toutes les pistes du monde la plus fabuleuse concentration de stars qui se puisse rêver. Pourtant, cette génération richissime accepta le joug d’un seul homme : Fausto Coppi. La supériorité du Campionissimo frisa parfois l’insolence comme aime à le rappeler PascalSergent dans son ouvrage : "Les Années Coppi : 1945-1954". Ainsi, mortifiéqu’on pût obliger son jeune frère Serse à partager le bouquet de laPascale avec André Mahé en 1949, Fausto remit, un an plus tard, les pendules à l’heure et ridiculisa l’opposition au point d’arracher au brave MauriceDiot (2 e) ce cri admiratif teinté d’impuissance : « J’ai gagné Paris-Roubaix ! Fausto était hors concours ! » JacquesGoddet lui-même se lamentait : « C’était bien la peine », écrivait-il, « de rassembler ici le gratin du cyclisme mondial ! » En 1952, les organisateurs du Tour de France n’eurent d’autres solutions, pour rendre un semblant d’intérêt à leur épreuve, que de revaloriser les prix et primes pour la deuxième place. Plus tard, le Championnat du Monde 1953 fut un chef-d’œuvre de force tranquille qui traumatisa à vie le Belge GermainDerycke, lequel en avait pourtant vu d’autres.
Le rayonnement sans égal du Campionissimo aurait pu éclipser totalement les carrières déjà bridées de ses contemporains. La saga de ces années quarante-cinquante nous rappelle au contraire l’incroyable richesse des pelotons de l’époque. Derrière les idoles mondialement adulées se bousculait une pléiade de beaux champions – Georges Claes, Hans Knecht, les frères Lazaridès, Petrucci, Hassenforder… – qui savaient parfois sortir de l’ombre pour cueillir une parcelle de gloire à laquelle les prédestinait leur talent. En Pascal Sergent, ils ont trouvé un très efficace avocat !

LA GRANDE SAGA DU CYCLISME : LES ANNEES COPPI 1945-1954 , par Pascal SERGENT, 144 pages 22,6x24,8, papier glacé, couverture cartonnée sous jaquette amovible, nombreuses illustrations noir & blanc, collection Mémoire du Cyclisme, chez ALAN SUTTON, 8, Rue du Docteur Ramon, B.P. 90600, 37542 SAINT-CYR-SUR-LOIRE CEDEX. Tél : 02 47 40 66 00. Fax : 02 47 40 66 01. E-mail : info @editions-sutton.com ou : mpaillard @editions-sutton.com / ISBN : 978-2-84910-594-8. Prix public : 29 €.


UN GOTHA TRICOLORE
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Alors que les têtes pensantes de notre magazine lançaient l’idée d’un référendum censé désigner, centenaire de la Course au Maillot Tricolore oblige, les dix plus grandschampionscyclistesfrançais de tous les temps, Pascal Sergent avait pris les devants. Sa sélection à lui comporte 366 noms, pas un de moins, réunis dans un ouvrage luxueux : "Les Géants du Cyclisme Français", publié chez deEecloonaar. Dans ce peloton imposant, les routiers se taillent la part du lion, mais pistards et cyclo-crossmen revendiquent leur juste place dans une galerie de portraits qui affichent à gros traits les carrières de champions dont les exploits emplissent une Légende teintée de bleu-blanc-rouge. Certains se gausseront du label de "Géants" généreusement accolé à des parangons de modestie et de discrétion – René Bittinger, Marian Hary, Robert Alban, Henri Duez, J-Marie Leblanc… - qui, du coup, côtoient des monstres sacrés dont la légitimité, elle, ne se discute pas - Terront, Garin, Lapize, Pélissier, Magne, Leducq, Speicher, Lapébie, Bobet, Robic, Anquetil, Thévenet, Hinault, Jalabert… - mais c’est le lot de l’arbitraire d’ouvrir un tel débat. L’auteur assume ses critères de sélection et sans doute aurait-il versé dans l’extravagance s’il ne s’y était tenu. On pourra toujours lui faire grief d’avoir, par exemple, retenu FrancisqueTeyssier plutôt qu’André Zimmermann dont Robert Oubron affirmait qu’il avait été « le meilleur grimpeur qui soit jamais passé en équipe de France !» C’est que les places sont toujours très chères dans un gotha, fût-il tricolore !
Si l’on excepte l’inversion malencontreuse des photos de Jean-Patrick Nazon et de CyrilleDessel, l’iconographie très soignée de l’éditeur confère à l’ensemble un cachet esthétique indéniable, qui ajoute au bonheur de feuilleter ce Livre d’Or du Cyclisme Français, des origines à nos jours.

 LES GÉANTS DU CYCLISME FRANÇAIS , par Pascal SERGENT, 256 pages illustrées 22x28 ,9, papier glacé, couverture rigide sous jaquette amovible, aux éditions de EECLOONAAR, Industrielaan , 44, 9900 EEKLO (Belgique). Tél : [0]9 377 11 82 ou [0]9 377 80 82. Fax : [0]9 378 12 34. E-mail :info@eecloonaar.be / ISBN : 978 -90-77562-37-6 . Prix public : 38 €.


DEUX " K " D’OR EN HELVÉTIE ET A BON ENTENDEUR… 
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Ferdi Kübler  - Hugo Koblet : deux "K" uniques dans la Légende des Cycles ! N’aurait-elle produit que ces deux phénomènes-là, la petite Confédération Helvétique serait à classer parmi les grandes nations de la vélocipédie ! A chacun de ces deux monstres sacrés, à leur carrière, à la trace indélébile qu’ils ont laissée dans l’Histoire, les éditions ASVerlag de Zürich consacrent un album-hommage qui, dans un luxe de photos rares et émouvantes, renvoie le lecteur à cette période bénie où ces cadors venus de Suisse faisaient plier les Géants français ou les Campionnissimi italiens. Trois journalistes, Sepp Renggli, Martin et Hanspeter Born, ont prêté leur talent de narrateur pour peaufiner les biographies les plus complètes jamais écrites à leur endroit : Ferdi redevient le "Fou pédalant", champion à la volonté indomptable et le bel Hugo ressuscite le "Pédaleur de Charme" qui subjuguait la caravane des suiveurs et démoralisait l’adversaire, au point de lui faire envisager parfois de changer de métier ! A la lecture du bilan chiffré des deux champions sur les grands Tours et du palmarès détaillé qu’ils exhibent sur près de dix pages de chaque ouvrage, – même si une photo mal légendée page 3 attribue à l’Aigled’Adliswil un Tour des Flandres53 qu’il n’a pas gagné – on comprend mieux soudain pourquoi les suffrages ont afflué sur ces deux "K" d’Or, à l’heure de désigner les Sportifs du siècle dans la petite maisrichissime Helvétie ! Seule ombre à ce tableau idyllique, "Koblet, der Pédaleur de charme" n’existe que dans sa version germanique, alors que "Ferdi, le Fou Pédalant" a bénéficié d’une traduction française.

En l’an 2000, AS Verlag avait déjà comblé les esthètes par une invitation au voyage au cœur de la GrandeBoucle. "Auf den Spuren eines Mythos" ("Sur la piste d’un Mythe") est un album à la beauté palpable, une ode à la gloire du Tour de France et au mythe qu’il a engendré. Un photographe, MarkusBühler, un ancien champion, UrsZimmermann, et quatre journalistes ont uni leurs talents pour exposer leur vision de la Grande Fête de Juillet et pénétrer les arcanes d’un phénomène sociologique qui subjugue et intrigue. Michaël Gamper s’est attaché à la fascination exercée depuis toujours par le Tour sur les foules dépenaillées de l’été. Walter Leibundgut explore les coulisses de cette organisation colossale qui soigne les plus infimes détails dans le but avoué de tendre à la perfection. Elmar Wagner étudie les rouages d’une équipe professionnelle : manager, directeur sportif, soigneur, masseur, "kiné" ou préparateur physique. A chacun sa place dans l’organigramme, à chacun sa part dans la réussite du groupe ! Enfin, Sepp Renggli, par le récit de leurs exploits, redonne vie à ces gladiateurs des temps modernes, lesquels accordèrent leur soif d’aventures aux fondamentaux de l’Epopée qui sied tant au Tour de France. On s’étonnera seulement que ce pur spécialiste du vélo ait pu, page 154, proclamer Gino Bartali "vainqueur le plus âgé de l’Histoire" ! Une hérésie depuis longtemps mise à mal, pourtant, par des journalistes pointilleux !

Trois bonheurs ne venant jamais seuls, AS Verlag se fend d’un quatrième album aussi réussi que les précédents. Il raconte l’aventure "Phonak", soit sept années d’une passion sincère vécue au sein des pelotons professionnels par un industriel suisse, Andy Rihs, qui s’enticha de cyclisme, lui consacrant un investissement lourd et sans faille avant de réaliser que le mensonge et le non-dit étaient des règles d’or auxquelles adhéraient les meilleurs cyclistes de la planète.

Cet utopiste s’entêta pourtant à bâtir un empire, franchissant une à une les étapes de la reconnaissance, jusqu’à toucher du doigt la consécration suprême, le Maillot Jaune ! On évaluera, dans les pages consacrées aux victoires et places d’honneur acquises par tous ceux qui portèrent le maillot vert et jaune de la "Phonak", la montée en puissance d’un groupe qui aspirait aux plus hautes destinées. Hélas ! La désillusion fut à la mesure des espérances placées en certaines de ses recrues ! Puisant désormais au terreau nauséeux du dopage, ces dernières trahirent la mission de communication que tout coureur professionnel est sensé remplir auprès du sponsor qui l’emploie. Ecœuré, Andy Rihs jeta l’éponge ! Leader mondial de l’appareillage auditif, il avait pourtant multiplié par 20 le taux de notoriété de son produit, tout en mettant en garde ses coureurs contre certaines sirènes qui fouleraient aux pieds l’éthique virginale réclamée par le public. En d’autres lieux, avec d’autres formations, le message ne serait certainement pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Mais après Hamilton ou Aïtor Gonzalès, Floyd Landis assena au patron le coup de grâce qui précipita sa déchéance au lieu de le hisser au nirvana. La saga "Phonak" s’achevait en eau de boudin. On lira dès lors son évocation par Andréa Kobler-Kobelt et Georges Lüchinger comme un hommage à la passion d’un homme qui n’eut que le tort d’avoir voulu donner vie à ses doux rêves de gosse ! Lorsque ses interlocuteurs cesseront de faire la sourde oreille, Andy Rihs endossera de nouveau la livrée du mécène dont le cyclisme helvétique ne saurait se passer… A bon entendeur, salut !

N.B  : Ce luxueux album, de ceux qui font l’orgueil d’une bibliothèque, existe en deux versions, anglaise et allemande.

1) HUGO KOBLET, DER "PÉDALEUR DE CHARME" (2005), par SeppRENGGLI, Martin et HanspeterBORN, 232 pages 24x30, 173 photos, papier luxueux, couverture rigide sous jaquette amovible. ISBN (version allemande uniquement) 978-3-909111-18-9. Prix Librairie : 88 FS / 54,80 (Europe ) / 56,40 € (autres pays).

2) FERDI KÜBLER, LE "FOU PÉDALANT" (2006), mêmes auteurs,224 pages 24x30, 170 photos, mêmes caractéristiques. ISBN : 978-3-909111-25-1 (version allemande) ; 978-3-909111-35-0 (version française). Prix Librairie : 88 FS / 54,80 (Europe ) / 56,40 € (autres pays).

3) TOUR DE FRANCE - AUF DEN SPUREN EINES MYTHOS ("Sur la piste d’un mythe")(2000), collectif, 160pages 24x30, 148 photos de Markus BÜHLER, mêmes caractéristiques. ISBN : 978-3-905111-43-9 (version allemande) ; 978-3-905111-46-0 (version française). Prix Librairie : 75 FS / 46,80 (Europe ) / 48,20 € (autres pays).

4) PHONAK, GRÜNE-GELBE PASSION AUF ZWEI RÄDERN, (PHONAK, UNE PASSION VERTE ET JAUNE SUR DEUX ROUES)(2007), par Andréa KOBLER-KOBELT et Georges LÜCHINGER, préfaces de Ferdi KÜBLER et Andy RIHS ; 240 pages  24x30, 180 photos, mêmes caractéristiques, ISBN : 978-3-909111-36-7 (version allemande) ; 978-3-909111-37-4 (version anglaise). Prix Librairie : 88 FS / 54,80 (Europe ) / 56,40 € (autres pays). Contient un DVD : 7 ANS DE PASSION (13 mn, système Pal, NTSC).

Ces quatre ouvrages chez AS. VERLAG & BUCHKONZEPT AG, Buhnrain 30, CH-8052 ZÜRICH.


L’ENFANT DE MAMER
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Enclave européenne à peine plus étendue qu’un département français, le Grand-Duché du Luxembourg a produit pour la Légende quelques pépites dont l’éclat défie le Temps sans jamais paraître faiblir. A deux d’entre elles, au moins, les éditions Saint-Paul ont témoigné de l’attachement indéfectible de leurs compatriotes en leur consacrant une biographie riche en documents inédits et photos rares. A la mémoire de L’Ange de la Montagne avait été publiée La Saga Charly Gaul en janvier 2006 (voir CDP113). Cette fois, HenriBressler signe, en collaboration avec Pierre Gricius, Georges Klepper et Fernand Thill :« Quandnos grands-pères parlaient du "Tour de Frantz" », la biographie de Nicolas Frantz, un enfant de Mamer, bourg paisible proche de Luxembourg-ville. Les ouvrages défrichant cette période de l’Histoire finalement méconnue sont si peu nombreux qu’il convient de saluer sans réserve cette étude remarquable d’un champion de haut rang, double vainqueur du Tour et véritable ambassadeur sportif de son pays. Rigueur, méticulosité, précision ont guidé dans leur démarche nos historiens biographes qui ont apporté un soin particulier à l’iconographie flamboyante d’une œuvre trop longtemps attendue pour ne pas susciter à son endroit une ruée spontanée des amoureux de cyclisme.

NICOLAS FRANTZ : QUAND NOS GRANDS-PÈRES PARLAIENT DU "TOUR DE FRANTZ", par HenriBRESSLER, assisté de Pierre GRICIUS,Georges KLEPPERetFernand THILL, préface de PiloFONCK, 160 pages 22,5x29, papier glacé, couverture cartonnée, aux Editions SAINT-PAUL, 14, rue Christophe Plantin, L-2339 Luxembourg. Tél : 49 93-353. Fax : 49 93-383. ISBN : 978-2-87963-677-1. E-mail : editions@editions.lu / Prix Librairie : 35 .


LE JOYEUX DÉDÉ
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La Communauté de communes de Moret Seine & Loing, offre une singulière particularité ; elle a hébergé deux champions d’exception, le Morétain René Pottier et le Mammésien André Leducq, tous deux vainqueurs du Tour de France ! De quoi inciter les élus locaux à perpétuer leur mémoire par la publication d’une collection qui témoigne de la place du vélo et de ses champions au cœur de cette région active de Seine-et-Marne ! Après l’évocation de la trop courte vie et de la carrière de RenéPottier, l’homme qui apprivoisa la montagne, et dans l’attente du récit des heures palpitantes de la piste de Champagne-sur-Seine qui vit s’affronter les cadors de l’époque, "André Leducq, cycliste mammésien, vainqueur du Tour de France en 1930 et 1932" constitue le deuxième volet d’un triptyque mis en chantier par Lys Editions Amatteis.

Moret Seine & Loing ayant en toute simplicité décrété « 2007, Année Leducq », cet ouvrage, construit comme le précédent à partir de coupures de presse et de documents précieux appartenant à la famille, devient le fil rouge des manifestations – randonnées, expositions, dépôt d’une plaque commémorative – offertes au Souvenir. En 64 pages truffées de documents photos souvent inédits, le texte dépouillé et concis d’Alain Le Neindre survole les dates charnières de la vie du populaire Dédé. Serge Laget, Jean-Pierre de Mondenard, Jean Gille, experts ès-cyclisme, cautionnent par leur contribution la valeur historique d’une biographie qui redonne vie aussi bien aux sprints irrésistibles du champion qu’aux facéties mondaines ou galantes d’un homme ayant su croquer la vie à pleines dents.

ANDRÉ LEDUCQ, cycliste mammésien, vainqueur du Tour de France en 1930 et 1932 , tome 2 de la série : LE VÉLO ET SES CHAMPIONS AU CŒUR DE MORET-SEINE & LOING, textes d’Alain LE NEINDRE, nombreuses illustrations, 64 pages 16x24, papier glacé, couverture souple, chez LYS EDITIONS AMATTEIS, 115, rue du Parc, 77350 LE MÉE-SUR-SEINE. Tél : 01 64 52 05 60 – Fax : 01 64 52 86 35. E-mail :editions.am@tteis.com / ISBN : 978-2-86849-250-0. Disponible à la Rédaction : 12 .


AU TEMPS DU VÉLO DE PAPA
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Nos bibliothèques regorgent d’ouvrages aux accents de nostalgie. En faisant resurgir sur fond d’impuissance les images de notre jeunesse envolée, nos mémoires s’enivrent des effluves délicieuses de nos passions infantiles. A ce plaisir innocent, Louis Bédarieux s’abandonne avec délectation, rappelant combien "Le vélo de Papa", celui de son enfance, avait rempli sa vie. C’était le temps des étapes-marathons, de la chasse à la canette, des échappées bidon, des défaillances mémorables, des rictus de souffrance… Le temps des maillots de laine, des casquettes de toile, des cales-pieds, des boyaux autour des épaules… Le temps des équipes nationales, des résultats affichés aux devantures des bistrots, des reportages à la radio… Le temps du rêve et de l’imaginaire… En un peu plus de 300 pages richement illustrées, l’auteur tire la folle quintessence d’une passion dévorante qui ne saurait s’éteindre. Il revient sur la préhistoire du deux-roues, l’âge d’or des vélodromes, la naissance du mythe, le culte des Géants de la route. Dans un vertige de photos d’époque, il brasse des générations de champions, et la Légende exhibe alors, dans leur splendeur intemporelle, les étoiles qu’elle a enfantées. Celles-ci n’ont pas à redouter l’oubli. Elles brillent toujours dans les pages sépia de nos inestimables magazines ou sur les photos jaunies, religieusement collées dans nos albums chéris. Certaines ont été paraphées de la main d’une idole. Elles sont alors précieusement conservées dans le tiroir aux trésors où dorment nos souvenirs d’enfant, du temps des vélos de papa !

LE VÉLO DE PAPA , par Louis BÉDARIEUX, préface de Raymond POULIDOR, 336 pages 17,5x19,couverture rigide, nombreuses illustrations, version française réalisée par TERRES EDITIONS, 53, rue Fernand Forest, 63540 ROMAGNAT. Web : www.deboree.com / E-mail : vbourgeon@deboree. com / ISBN : 978-2-35530-014-1. Prix public : 26 .


POUPOU ET SON JARDIN SECRET
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Authentique phénomène de foire, symbole d’une droiture inoxydable, fidèle en amour comme en amitié, Raymond Poulidor continue d’affoler les compteurs de la popularité – la Poupoularité avait titré AntoineBlondin ! Sur une idée de Jean-Paul Brouchon, il s’épanche et se met à nu dans un livre autobiographique qui explore son jardin secret. Son enfance, ses rencontres, ses amitiés, ce sport cycliste qu’il a tant aimé et qui le lui a bien rendu, Poupou les évoque et tord parfois le cou à certaines idées reçues colportées par sa propre légende. Ce carnet intime, enrichi de documents annexes fort précieux comme la liste de tous ses coéquipiers Mercier de 1960 à 1977, révèle un personnage altruiste et courageux, sur le berceau duquel s’étaient penchées des fées généreuses qui le comblèrent de dons aveuglants, un homme à la santé insolente, lucide, "nature", aimant à rappeler combien la chance fut une compagne fidèle. Tant pis pour ces images d’Epinal aujourd’hui obsolètes : à plus de 70 ans, l’Eternel Second qu’une noire déveine semblait ne pas lâcher d’une semelle se considère comme béni des Dieux. Plus édifiant : 30 ans après la fin de sa carrière, il reste le premier dans le cœur des Français !

 POULIDOR INTIME , par Raymond POULIDOR, avec la collaboration de Jean-Paul BROUCHON, 144 pages 14x20,5 + un cahier central de 48 pages illustrées de photos noir et couleur, couverture souple, édité par JACOB-DUVERNET, 134, rue du Bac, 75007 PARIS. Tél : 01 42 22 63 65. Fax : 01 45 49 25 02. E-mail : louis.sfg@noos.fr / ISBN : 978-2-84724-157-0. Prix public : 17,90 .

N.B  : Chez le même éditeur, Jean-Paul Brouchon réédite ses MerveilleusesHistoires du Tour de France (1 ère édition : mai 2003), enrichies de six nouveaux chapitres et préfacées par… RaymondPoulidor. 216 pages 15,4x24, pas d’illustrations. / ISBN : 978-2-84724-156-3. Prix public : 16,90 .


LE REBELLE
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Le 18 novembre 1987 – 20 ans déjà ! – disparaissait Jacques Anquetil. Le championnormand venait de perdre sa dernière course, un contre la montre dont, pour la première fois, il n’était pas le favori. Mais, fidèle au personnage hors norme qu’il s’était fabriqué, il avait accepté de livrer à la maladie un combat pathétique dont l’inéluctable issue était connue de tous. Dans un livre dépouillé, à la fois sobre et grandiloquent, Jacques Marchand s’attarde sur la personnalité sans égale de cette icône du cyclisme, l’un des 5 ou 6 Géants incontournables de la Légende des Cycles. Le temps ayant fait son œuvre, il importait de revenir sur la vie sans garde-fous qui caractérisa cet anticonformiste dont les défis lancés à la normalité n’étaient régis que par une seule morale : « Fais ce que voudras ! » Dès lors qu’il assumait, pour sa carrière, cette profession de foi, l’échec lui était interdit. Ainsi s’est-il tracé un sillon de fortune et de gloire où son génie cycliste l’exposait à la solitude. Sur ce point, les exégètes sont unanimes : il était unique !
Des dizaines d’ouvrages ont été consacrés au champion, de sorte que la partie visible de l’iceberg n’a de secrets pour personne. Mais que savait-on de cette incarnation parfaite de Docteur Jekill et Mister Hyde ? Pour l’avoir longtemps côtoyé, Jacques Marchand a conservé les images vives de ses conflits et rébellions, de ses défis et ses hantises, de ses privautés et ses errements. Il dresse alors de cet écorché vif le portrait ambigu d’un séducteur, un « sultan oriental au charme dictatorial », la prescription l’autorisant à « citer dans leur forme dépouillée et brutale des propos qui n’étaient pas publiables lorsqu’ils ont été tenus. » On pourrait reprocher à Jacques Marchand, l’un des piliers du journalisme sportif, d’être passé outre un devoir d’information que l’époque n’était sans doute pas prête à recevoir. Aujourd’hui la haute idée qu’il a de son métier, les valeurs inaliénables qu’il donne à l’amitié et le talent d’écrivain qu’on lui prête volontiers lui permettent d’analyser, d’expliquer, voire de justifier une personnalité sortant de l’ordinaire et terriblement complexe, offerte en pâture, désormais, aux donneurs de leçons et autres intégristes de la morale.
Il faut croire éternel le phénomène Anquetil. Ce livre ressuscite un être d’essence divine, mi-ange, mi-démon, qui dissimulait une fragilité de cristal derrière la force brute de ses dons athlétiques exceptionnels. Cet Anquetil-là, entré vivant au Panthéon de la geste cycliste, les remords nous rongent de l’avoir mal aimé !

JACQUES ANQUETIL, LE REBELLE , par Jacques MARCHAND, 250 pages 15x23, + cahier central de 16 pages photos, couverture souple, aux Editions PROLONGATIONS, 4, Rue Rouget-de-Lisle, 92130 ISSY-LES-MOULINEAUX. Tél : 01 40 93 25 24 ou 01 40 93 22 56. Fax : 01 40 93 22 44. Web : www.editionsprolongations.ublog.com / E-mail : maryline@contact-presse.com / ISBN : 978-2-916400-14-3. Prix public : 12 .


CHEF D’ŒUVRE EN PÉRIL 
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Chez Prolongations également, l’ouvrage "Sauvons le Tour" est un cri d’alarme lancé par Xavier Louy, ancien directeur de l’épreuve, aujourd’hui penché au chevet d’un monument en danger de mort. La multiplication des "affaires", l’hostilité récurrente des pontes de l’UCI à qui la Boucle estivale fait de l’ombre, l’acharnement à en fragiliser les structures, les dérives économiques engendrées par son gigantisme, les méfaits du Pro-Tour imposé par Verbruggen : tout concourt à précipiter le déclin d’un chef-d’œuvre qu’il serait temps d’inscrire au Patrimoine Mondial de l’Humanité ! Ici, XavierLouy témoigne, expose, s’inquiète, s’insurge ! Il a mal à "son" Tour de France et préconise quelques mesures fortes comme ce serpent de mer longtemps agité par Goddet : le retour aux équipes nationales ! Entre Spleen et Idéal, le Tour joue son crédit de passion que l’on croyait illimité !

SAUVONS LE TOUR, par Xavier Louy, 198 pages 15x24 + 16 pages hors-texte couleur, Editions PROLONGATIONS. ISBN : 978-2-91640013-6. Prix public : 13 .


JE TE SALUE, GARS JEAN  !
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La Légende des Cycles est à l’image du monde : elle n’a de bontés que pour les Puissants et s’abîme à confiner dans l’antichambre des gloires fragiles les Petits, les Modestes qui, pourtant, témoignèrent d’un zèle remarquable à la servir. Déboussolé par tant d’ingratitude, Jean Gille a enfourché son cheval de bataille. Cet enfant de la balle qu’un père fou de vélo, actif dirigeant au sein du Comité de Bretagne, plongea tout môme dans le chaudron vélocipédique, assuma longtemps la fonction de secrétaire de l’Amicale des Anciens du Cyclisme. Le culte du passé, il connaît ! Sa position l’autorisant à recevoir les confidences et les souvenirs de ces fameux Anciens, désormais adhérents de l’Amicale, il utilisa ce privilège inestimable – mais aussi la montagne de documents d’archives accumulés tout au long de sa vie ! - pour exorciser une vieux fantasme : écrire ! Il nous livre aujourd’hui une plaquette intitulée : « Eux aussi… », dans laquelle il brosse le portrait de quelques champions, dirigeants ou soigneurs, hommes de lettres ou politiques, ayant bien mérité de la Légende du Tour. Ses coups de projecteurs braqués sur Ernest Paul plutôt que François Faber, Eugène Dhers plutôt que Lapize, Omer Taverne ou JeanFontenay plutôt que les Pélissier ou le tandem Magne-Leducq, décuplent alors la curiosité du lecteur ravi également de (re)découvrir ce que la Grande Boucle doit au Docteur Dumas ouà Raymond Le Bert, à Alphonse Steinès ou Elie Wermelinger, à Tristan Bernard Albert Londres ou Georges Briquet… Autant de personnages que Jean Gille, que l’on salue pour cette mission, a sans doute sortis définitivement de l’inconfortable bastide où les guettait l’oubli.

EUX AUSSI …(ont fait la Légende du Tour), par Jean GILLE, édité à compte d’auteur, plaquette de 52 pages 21x29,5, nombreuses photos souvent inédites tirées des collections privées de l’auteur et de ses amis, Jean-Marie Letailleur, René Robin, Etienne Harel ou Pierre Charles. A commander chez l’auteur, 5, rue de Tanger, 75019 PARIS. Tél : 01 40 37 36 41. Prix : 20 € (+ port).


DICO D’AMOUR
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Qui d’autre que Christian Laborde pouvait écrire un Dictionnaire Amoureux du Tour de France ? Ce génial mousquetaire du verbe déclare en effet sa flamme à la plus grande course du monde en évoquant, avec des accents de lyrisme incandescent qui n’appartiennent qu’à lui, quelques épisodes immortalisés par la Légende. De la lettre A (Abdoujaparov) à la lettre Z (l’inénarrable père Zaaf), il se fait le chantre des héros du Tour, glorifiant ici le panache en jaune des derniers grands "patrons", se désolant ailleurs des malheurs des guerriers de haut rang, chantant partout les joies simples essaimées par l’Epopée… Chacun de ses élans enflammés donne vie à un acteur du Grand Show de Juillet et s’offre à reconstituer le puzzle éternellement renouvelé de ses passions cyclistes. Le dico de Christian Laborde possède un atout rare : il se dévore comme un roman !... D’amour, évidemment !

Pour autant, ce que l’on attend en priorité d’un dictionnaire, c’est qu’il étanche de ses sources encyclopédiques notre soif de savoir. Et là, malheureusement, Christian Laborde semble avoir cédé la place à Christian… Labourde ! Une accumulation d’erreurs grossières vient doucher notre enthousiasme : prénoms fantaisistes (Victor Heusghem, p.11 – Alphonse Deledda, p.242) ; palmarès farfelus (un Liège-Bastogne-Liège attribué à Brankart, p.160 ; un Tour de Suisse à André Brulé, p.170) ; contre-vérités choquantes (Cazala au service d’Anquetil huit années durant, p.98) ; contradictions flagrantes (Mastrotto, grimpeur émérite p.32, pour qui, soudainement, « la montagne n’a jamais été la tasse de thé », p.46) ; repères erronés (Lafourcade à l’Aubisque en 1909, p.130), approximations irritantes (Virenque spolié de son 7e Maillot à pois, p.380 et Merckx qui endosse le-dit Maillot 6 ans avant sa création, p.236)… Le manuscrit a-t-il seulement été relu ?

Qui aime bien châtie bien, dit le dicton ! Et Christian Laborde, nous l’adorons ! Mais le talent n’exonère pas des devoirs exigés par l’Histoire !

DICTIONNAIRE AMOUREUX DU TOUR DE FRANCE, par Christian LABORDE, illustrations d’Alain BOULDOUYRE, 432 pages 13x20, couverture souple, aux Editions PLON, 76, rue Bonaparte, 75284 PARIS-CEDEX 06.
Tél : 01 44 41 35 00. Fax : 01 44 41 35 02. Web : www.plon.fr / E-mail : cloorganisation@noos.fr /
ISBN : 978-2-259-20433-0. Prix public : 23 €.


POUR INFO…
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TOUR DE POLOGNE  : Gérard Salmon répond à notre annoncenouscommunique les références du livre 50 razy Tour de Pologne : écriten 1993 par Bogdan TUSZYNSKI (428 pages illustrées), il a été édité par POLSKA OFICYNA WYDAWNICZA. Ouvrage consultable à LA VÉLOCITHÈQUE.

 
 
     
 
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